
Guet-Ndar est situé dans la langue de Barbarie à Saint-louis. A partir du pont Moustapha Malick Gaye, une belle vue panoramique permet d’apercevoir un quartier populeux, dense et vivant, des ruelles étroites. Derrière les clôtures de bois, de tôles ou de parpaings, les maisons en dur sont aussi nombreuses que les baraques. Mais toutes les constructions frappent par leur petite taille et leur entassement dans un espace réduit. Ce vieux quartier des pêcheurs, atypique, déroule sa belle carte, exhibe fièrement ses vieilles chaumières, attrayantes dans leur prodigieux enchevêtrement, sa grande mosquée qui trône imperturbable au milieu de Lodo et de Pondokholé (sous-quartiers), les milliers de pirogues qui s'alignent tous les jours sur la plage, le site de Diamalaye où on débarque la sardinelle, et le cimetière « Thiaka Ndiaye » où on découvre des tombes hérissées de piquets de bois ou de fer, recouvertes de filets de pêche qui, à l’origine, étaient l’unique moyen de protéger les sépultures contre les chacals et les chiens errants. Guet-Ndar est un monde exceptionnel, un havre de paix où on élève le ton à sa guise, où un voisin peut se permettre de réprimander et de corriger sévèrement un enfant têtu et récalcitrant, un endroit paradisiaque où, grâce à une solidarité agissante, on s’évertue à rendre d’énormes services à son prochain sans ostentation.